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La plus longue histoire du terrorisme contre Cuba commence avec la Révolution

Face à ce nouvel acte terroriste, Cuba ne peut que se souvenir de ses assassinés dans l'exercice de leur mission. Ici, Félix Garcia, tué par balles en pleine rue à New York, le 11 septembre 1980. Photo: Archives
Face à ce nouvel acte terroriste, Cuba ne peut que se souvenir de ses assassinés dans l'exercice de leur mission. Ici, Félix Garcia, tué par balles en pleine rue à New York, le 11 septembre 1980. Photo: Archives

Date: 

06/05/2020

Source: 

Periódico Granma

Auteur: 

Un « déséquilibré mental » conduit son véhicule sur une centaine de kilomètres de route avec un fusil d'assaut et des munitions, s'arrête au milieu de la nuit en plein cœur de Washington, à proximité de la Maison-Blanche, et ouvre le feu sur une ambassade. Il s'agit manifestement d'un « fou » très lucide, capable de planifier, d'organiser et d'agir avec une bonne dose de cohérence, de préparation et de prudence.

Un individu « mentalement déséquilibré » conduit son véhicule sur une centaine de kilomètres de route avec un fusil d'assaut et des munitions, s'arrête au milieu de la nuit, en plein cœur de Washington, non loin de la Maison-Blanche, et ouvre le feu sur une ambassade.
 
Il n'oppose aucune résistance à la police une fois son acte planifié accompli. Oui, planifié, car selon ses déclarations aux autorités chargées de l'enquête -citées par Cuba Money Project-, environ deux semaines auparavant, ce même individu avait fait l'aller-retour, depuis la Pennsylvanie, jusqu'à la rue où se trouve le siège de la diplomatie cubaine pour vérifier le trajet, armé de son AK-47.
 
« Ses actions témoignent d'une planification longuement mûrie, comme l’atteste son précédent voyage jusqu’au bâtiment de l'ambassade pour vérifier l'itinéraire dans les semaines précédant l'attaque, ainsi que d'un dévouement et d'un engagement incroyables pour faire du mal aux autres », a signalé l'accusation.
 
Alexander Alazo a déclaré à la police qu'il possédait un Glock 19 acheté au Texas, qu’il avait échangé contre un AK-47 dans le comté de Loudoun, il y a environ un mois.
 
Il s’agit vraisemblablement d’un « fou » très lucide, capable de planifier, d'organiser et d'agir avec une bonne dose de cohérence, de préparation et de prudence.
 
Il est difficile de croire que toutes ces informations sur l'affaire, qui ont « inexplicablement » filtré et ont été révélé dès les premières minutes sur les réseaux sociaux et dans la presse, sont attribuables à une négligence ou au hasard, comme l’affirment les enquêteurs.
 
Comme l’a fait remarquer à juste titre l'ambassadeur cubain José Ramon Cabañas dans une récente interview accordée à l’agence Prensa Latina en au sujet de cet incident : « aux États-Unis, on ne divulgue pas n'importe quelle information, sauf celle que les hauts fonctionnaires souhaitent voir diffuser ».
 
On est donc en droit de penser que quelqu'un est fort intéressé à générer une certaine matrice d'opinion sur ce qui s'est passé le 30 avril, et nous faire croire qu’il s’agit de l'œuvre d'un individu « mentalement dérangé » dans la nuit de Walpurgis, de quelqu'un qui voulait conclure son propre pacte de douleur et de mort.
 
Trente-deux coups de feu ont été tirés sur le bâtiment de la représentation diplomatique cubaine, dix projectiles ont traversé la vitre et sont entrés dans le hall dans plusieurs directions. C’est un pur hasard si aucune des personnes qui se trouvaient à l'intérieur du bâtiment n'a été blessée.
 
L'homme qui a tiré à l’arme à feu sur l'ambassade cubaine a déclaré aux autorités étasuniennes que « s'il avait vu quelqu'un sortir du bâtiment, que se soit l’ambassadeur ou toute autre personne, il l'aurait abattue car il s’agit de l'ennemi ».
 
La plus longue histoire du terrorisme contre Cuba commence avec la Révolution. Des dizaines d'actes de violence contre nos sièges diplomatiques, nos entreprises, de nos représentations auprès d’organisations internationales, nos avions et nos fonctionnaires diplomatiques ont été perpétrés avec une rage extrême, financés par l'argent de la haine, de la frustration et de l'impuissance des ennemis du peuple cubain.
 
Face à ce nouvel acte de haine, nous ne pouvons que nous souvenir de nos compagnons tombés par le passé : Felix Garcia, Adriana Corcho, Efren Monteagudo, Jesus Cejas, Crescencio Galañena et beaucoup d'autres.
 
Les procureurs chargés de l'affaire ont exigé la mise en détention d'Alazo jusqu'à son procès, estimant que le prévenu représente un danger pour la société. Lors d'une audience devant le juge G. Michael Harvey le 4 mai, l'avocat d'Alazo a demandé sa libération dans l’attente du procès. Le juge a rejeté la requête et a exigé qu'Alazo soit maintenu derrière les barreaux.
 
Tout comme Cuba espère qu'un jour le dialogue prévaudra dans les relations entre les deux pays, en dépit des énormes divergences politiques ; en raison de l’urgence du moment qui a motivé cet acte grave de terrorisme manifeste, l'Île n'attend rien d'autre, comme l'a exprimé le président cubain Miguel Diaz-Canel devant le Mouvement des pays non alignés, qu’une « enquête approfondie et rapide soit menée, que des sanctions sévères soient imposées et que toutes les mesures et garanties de sécurité de nos missions diplomatiques soient prises aux États-Unis, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 ».